Costarmoricaine 2020 – Test du Nacra F18 Evolution
Pour commencer, nous tenons a chaleureusement remercier la dynamique équipe du CVB Erquy d’avoir organisé cette belle épreuve dans ce contexte sanitaire difficile. Il s’agissait de la première régate en F18 de la saison post confinement.
Une vingtaine d’équipages étaient présents, dont un Suisse et un Belge.
Pour l’occasion je faisais équipe avec Frederic Moreau, nous nous côtoyons depuis une quinzaine d’années mais n’avions jamais eu l’occasion de naviguer ensemble.
C’était aussi l’occasion, enfin, de tester le nouveau Nacra F18 Evolution, que nous avions présenté, en avant première au salon de Paris, il y a quelques mois. La saison battant son plein, je n’avais eu le temps que de faire une rapide navigation de 2 heures sur le bateau auparavant.
Régate sous forme découverte … récit sous forme test du Nacra F18 Evolution.
Le samedi, une longue étape vers l’Ouest
Nous avons effectué un long parcours d’une cinquantaine de milles qui nous emmenait contourner le Taureau (Plouha) avec un retour nous emmenant en fond de baie de Saint Brieuc (bouée d’atterrissage du Legue – la vache pour les locaux).
Vent très faible au début, se renforçant en tournant a droite.
Nous sortons une petite heure avant le départ, prenons nos marques sur le bateau, on fait quelques exercices de maitrise du bateau à basse vitesse, marche arrière, arrêt, relancer, afin de percevoir le mode d’emploi de ce bateau. Il pivote facilement et se place aisément.
On debrief cette Costarmoricaine 2020
Nous prenons un bon départ, et la tête de la flotte, que nous ne lâcherons plus jusqu’à l’arrivé.
Dans le petit temps au près, la disposition des écoutes de foc sur les coques n’aide pas à la relance, mais nous avons rapidement improvisé un système afin que Fred puisse ajuster cela en finesse depuis l’avant du bateau.
L’appui est bon, malgrès que nous soyons l’un voir l’équipage le plus lourd de la flotte, nous sommes à l’aise en vitesse.
Passé l’Evettes le vent se renforce progressivement comme attendu, cela enchaine sur un bord de double trapeze Spi en direction de la Roselière. Le bateau est facile, précis à la barre, très stable en longi, il ne demande qu’a accélérer. Le spi fonctionne bien à cette allure serrée.
S’en suit une longue remontée au près le long d’Etables, puis Saint Quay, jusque Plouha (Le Taureau).
Le vent a bien forçit, nous sommes contre le courant et il y a un clapot court comme souvent dans cette zone.
Nous cherchons un peu le mode d’emploi (hauteur de dérives, ouverture de foc, assiette, etc ..) Nous manquons de tension de gréement dans ces conditions. On fait une petite erreur en traversant une fois de trop la veine de courant, nos poursuivants en profitent pour revenir a quelques longueurs. On commence à mieux trouver nos marques sur le bateau, et a accélérer – on enroule le Taureau avec une avance rassurante.
On part pour un long portant dans un vent qui montera Force 5 , avec un peu de mer. C’est bon on attaque !
Le besoin de se reculer commence à se faire sentir ..Fred n’arrive pas à rentrer son pied dans le foot straps (on avait oublié de les régler avant de partir …les joies d’un bateau neuf).
Séance acrobaties …Foot straps réglés c’est reparti.
Le bateau a des carènes très porteuses, et est très stable en longi. La vitesse est très régulière. Le spi fonctionne bien au portant aussi.
On aperçoit une balise , petit doute, on ne prend pas de risque, on empanne. On prend le temps d’analyser la situation nous avons déja passé la Roselière et il s’agit d’une balise récemment ajoutée pour baliser les Parcs a moules devant la pointe de Pordic – elle n’est pas marque de parcours.
On empanne de nouveau, ce petit crochet inutile à donné l’occasion a nos poursuivants Arthur et Loetita de se rapprocher.
On arrive à la bouée d’atterrissage du Légué, le spi tombe s’en suit un long reaching jusqu’à Erquy – le parcours est libre, nous devons juste laisser le Verdelet à Tribord. La mer s’est bien renforcée, et ce bord avec les vagues par le travers est assez exigeant, on attaque double trapèze, la stabilité longi du bateau n’est jamais prise en défaut.
Arrivé a hauteur du Verdelet étant hors d’atteinte de nos poursuivants on lève un peu le pied et adoptons un mode un peu plus safe en passant simple trapèze.
Pour finir par une fin de bord sous spi, et gagnons l’étape avec un près de 2 minutes d’avance sur Arthur et Loetitia et 4 minutes sur Ludo et Ben.
Les bénévoles du CVB Erquy, nous organisent un diner convivial, avec le classique cochon grillé, dans le respect des règles de distanciation.
Pierre Charles en super forme, nous remet l’os d’or, destiné au premier de l’étape.
Le dimanche, vers l’Est, l’étape de tous les dangers …
Erquy Erquy en allant contourner La Place – c’est toujours une étape complexe pleine de pièges avec un vent et des courants évoluants au grée des nombreuses perturbations géographiques locales (cap d’Erquy, cap Fréhel, amas du cap, …) Il est facile de rester bloquer et de perdre quelques minutes.
Le vent est faible, bon départ, nous trouvons une bonne layline (on passe en bord breton) et passons la bouée de dégagement en tête. Cela enchaine sur un bord double trapèze spi, on enroule le cap d’Erquy.
Et là il faut abattre. Ca se complique fortement, on a un soucis de vitesse, dans un vent faible au portant les équipages légers (nous sommes à près de 180 kg de poids d’équipage) autour de nous arrivent encore a naviguer une coque en l’air en faisant accélérer le bateau. Nous pas, ou alors à un angle déraisonnable.
On met quelques minutes à trouver la solution, à changer le mode d’emploi, bateau à plat, tout en glisse …
On est au environ de la 5 éme place.
On va naviguer de notre côté, à la côte, moins vite mais avec un meilleur angle, on lache rien, on essaye de jouer les bascules de vent et le courant.
Concentration énorme, et ça marche, on revient, on revient …
Arrivé à hauteur de l’amas du cap la flotte est très étalée en lattéral
2 bateaux au large, nous au milieu, et 2 à passer à l’intérieur de l’amas du cap. On est content d’être là ou on est.
Le comité de course décide de raccourcir à Frehel.
Nous enroulons le bateau comité en tête, et prenons la route retour vers Erquy. On se place volontairement un peu haut pour bien contrôler la flotte.
Et c’est parti pour un long bord au près légèrement débridé, ça glisse bien, ne pas rater les risées – concentration extrême. Le vent prend un peu de droite, les spis commencent à monter.
ça se poursuit au double trapèze sous spi, la flotte est toujours très étalée en latéral. On ne peut pas contrôler tout le monde. On fait le choix de marquer nos adversaires directs Arthur et Loetitia qui sont plutôt bas. Vincent et Nicolas, sur leur Nacra Infusion MK2 (un de mes ex bateaux) attaquent fort au dessus, mais sont loin en temps, nous ne risquons rien au classement.
On enroule le Cap d’Erquy en tête.
On prend une route sage vers l’arrivée, le vent est faible, tout peut encore arriver dans ces conditions sous le vent du Cap d’Erquy , une risée raté, une molle piégeuse, avec ce type de bateau cela peut créer des différentiels de vitesse d’une dizaine de noeuds – 300 mètres par minute.
Vincent et Nicolas prennent des risques, ça passe bien pour eux, on est au contact avec, ils sont tribord.
On empanne 2 fois de suite.
Petite incompréhension a bord sur la trajectoire en sortie d’empannage …et hop la victoire d’étape sera pour Nicolas et Vincent, avec une petite longueur d’avance sur nous.
Nous gagnons avec notre F18 Evolution.